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Pris en flagrant délit d’achat de stupéfiants, le député LFI Andy Kerbrat annonce vouloir « suivre un protocole de soin »

Le député Andy Kerbrat (La France insoumise, Loire-Atlantique) a reconnu, mardi 22 octobre, avoir été pris en flagrant délit d’achat de stupéfiants. Il a annoncé entamer un « protocole de soins ».
L’élu raconte sur X avoir été contrôlé le 17 octobre « en possession de stupéfiants ». Selon des informations de Valeurs actuelles, qui a révélé l’affaire, il était en possession de 1,35 gramme de 3-MMC, une drogue de synthèse dont la consommation se répand en France.
Communiqué du député Andy Kerbrat suite aux révélations de la presse. pic.twitter.com/KzXVzJZh4g
Andy Kerbrat n’a pas été mis en garde en vue mais entendu le lendemain au commissariat en audition libre. Il affirme se mettre « à disposition de la justice », qui va le convoquer « dans le cadre d’une ordonnance pénale », utilisée dans le cadre d’affaires de faible gravité.
Le député de Loire-Atlantique précise avoir consommé des drogues de synthèse pour faire « face à des problèmes personnels et des fragilités psychologiques », ajoutant qu’il « se battra contre son addiction » et va « suivre un protocole de soins » afin de pouvoir reprendre son activité parlementaire.
Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a appelé le député à « tirer les conséquences de ses actes ». « Un député a un devoir d’exemplarité », a ajouté le ministre, jugeant qu’il « n’est pas tolérable de voir un député de la République acheter des drogues de synthèse à un dealer de rue ».
Plusieurs personnalités de gauche ont apporté leur soutien au député âgé de 34 ans, comme sa collègue écologiste Sandrine Rousseau : « Tu as reconnu, tu es dans un parcours de soins, reviens-nous en forme. » La députée de Paris rappelle que « la consommation de drogue et l’addiction sont un enjeu de soin, de santé psychique et d’accompagnement ».
La sénatrice écologiste Mélanie Vogel souhaite « bon courage dans le chemin de soin » emprunté par Andy Kerbrat, et regrette que la politique française soit « focalisée sur la répression plutôt que sur l’essentiel : le soin ». De son côté, le médecin et sénateur socialiste de Paris Bernard Jomier rappelle que « les addictions touchent toute la société, parlementaires et ministres inclus ».
Le conseiller municipal de Nantes et délégué local du parti Horizons Guillaume Richard estime en revanche qu’Andy Kerbrat doit démissionner de ses fonctions. « Se présenter comme “victime de son addiction” est une insulte pour les Nantais », qui ont élu le député en juillet dernier, estime-t-il.
Quant au député du Rassemblement national Laurent Jacobelli, il ironise, demandant pourquoi le député « ne s’est-il pas fourni chez son collègue Louis Boyard », faisant référence au fait que ce dernier avait reconnu en 2021 avoir vendu de la drogue lorsqu’il était plus jeune pour financer ses études.
La 3-MMC est de plus en plus consommée en France, notamment dans les milieux festifs, où elle est prise comme une cocaïne à moitié prix. Le psychiatre addictologue Laurent Karila confiait dans un entretien au Monde que la 3-MMC était la drogue « la plus populaire en ce moment ». Elle « est une “petite sœur” de la méphédrone, interdite en France depuis 2010. La 3-MMC a des effets euphorisants qui ressemblent beaucoup à ceux de la méthamphétamine, dont les prix sont beaucoup plus élevés », précisait le professeur à l’université Paris-Saclay.

Le Monde avec AFP
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